Mer Rouge

Red Sea

La mer Rouge est une mer étroite située entre l’Arabie saoudite, l’Égypte et le Soudan, la Jordanie et Israël au nord, et Djibouti, l’Érythrée, le Yémen et la Somalie. Elle est reliée à la mer Méditerranée par le canal de Suez au nord.

La mer Rouge est riche en biodiversité et ses récifs coralliens sont parmi les plus beaux et les plus diversifiés du monde. Elle revêt également une importance stratégique pour le commerce international grâce au canal de Suez, qui offre une voie d’accès rapide entre la Méditerranée et la mer Rouge.

L’histoire de la mer Rouge

Les scientifiques modernes pensent que la mer Rouge est encore assez jeune… âgée de 30 à 40 millions d’années. Son apparition est attribuée au déplacement des plaques tectoniques continentale africaine et arabique et à la formation subséquente d’une faille entre elles : l’espace ainsi créé s’est peu à peu rempli d’eau.

Il est prouvé que, dans l’Antiquité, la mer Rouge était activement utilisée par les Phéniciens, connus pour être d’habiles navigateurs et d’entreprenants commerçants. Les eaux de la mer Rouge ouvraient aux navires marchands la voie vers l’océan Indien, d’où ils se rendaient sur les côtes de l’Inde, l’un des nombreux partenaires commerciaux de la Phénicie.

Mais la découverte du navigateur portugais Bartalameu Dias, dont l’expédition avait pour but de trouver un itinéraire commode pour une nouvelle route commerciale vers l’Inde, a tout changé. En 1488, l’existence d’un cap au sud de l’Afrique, appelé plus tard le cap de Bonne-Espérance, est connue et devient l’étoile qui guide les navires marchands européens : en contournant la péninsule du Cap, les voyageurs peuvent passer de l’océan Atlantique à l’océan Indien. À l’époque, il n’existait pas de voie navigable entre la Méditerranée et la mer Rouge, et il était donc beaucoup plus avantageux de passer par l’océan Atlantique. Au fur et à mesure que la route traditionnelle entre l’Europe et l’Inde s’est déplacée, la mer Rouge est devenue beaucoup moins susceptible d’accueillir des navires marchands. Elle a fini par servir principalement de voie de transport intérieure entre les côtes occidentale et orientale de la mer Rouge.

Cependant, l’ingénierie a contribué à sauver la réputation de la mer Rouge, injustement oubliée par les voyageurs européens. Pendant longtemps, les experts ont tenté d’élaborer un plan pour la construction d’un canal qui pourrait relier la Méditerranée et la mer Rouge, mais ce n’est qu’au milieu du XIXe siècle qu’est né le projet audacieux du canal de Suez, dont l’idée revient au diplomate et ingénieur français Ferdinand de Lesseps (1805-1894). Grâce à ses relations diplomatiques, il réussit en 1854 à obtenir l’autorisation du souverain égyptien pour la construction et la démarre en 1859. Le 17 novembre 1869, le nouvel accès à l’océan Indien est enfin ouvert aux navigateurs européens. Selon le plan initial, le canal de Suez devait servir à optimiser les relations franco-égyptiennes, mais au XXe siècle, l’objet stratégique le plus important est devenu une véritable pomme de discorde dans les relations entre les pays d’Europe et le bassin de la mer Rouge. Le canal ouvrait de nouvelles perspectives et trop nombreux étaient ceux qui voulaient en garder le contrôle. Il en est résulté la crise dite de Suez de 1956-1957, qui n’a jamais entraîné de changements radicaux dans les sphères d’influence sur la région de la part de la Grande-Bretagne, de la France, de l’Égypte et d’Israël, dont les armées ont pris part aux hostilités.

Les guerres israélo-arabes de 1967 (5-10 juin, dite guerre des Six Jours) et de 1973 ont mis un long « veto » à l’exploitation du canal de Suez. Ce n’est qu’après le déminage de ses rives en 1975 que le canal est redevenu opérationnel.

Aujourd’hui, la profondeur de cet ouvrage sans écluse est de plus de 20 m, ce qui permet le passage de navires d’un déplacement allant jusqu’à 240 000 tonnes.

La nature

La mer Rouge est considérée à juste titre comme l’un des endroits les plus pittoresques de la planète. Aucun film ni aucune photo spectaculaire ne peut rendre compte de la variété des couleurs et des formes de vie qui ornent le monde sous-marin de cette mer : il existe plus d’un millier d’espèces de poissons, dont environ 30 % sont endémiques (réparties uniquement dans les eaux locales). La mer Rouge est particulièrement attrayante en raison des vastes « jardins » de coraux que l’on peut observer, même sans s’éloigner du rivage. Non loin de Sharm el-Sheikh, la réserve nationale de Ras Mohammed a été ouverte en 1989, où ceux qui souhaitent utiliser un équipement approprié peuvent voir de leurs propres yeux le monde unique de la mer Rouge.

Mer Rouge

Le tourisme

La beauté naturelle de la mer Rouge est devenue un excellent stimulant pour le développement intensif des stations balnéaires. Les stations balnéaires de la côte égyptienne de la mer Rouge sont particulièrement appréciées des amateurs de plongée en raison de leurs eaux cristallines. La transparence de la surface de l’eau, qui est rare pour les masses d’eau naturelles, s’explique par le fait qu’il n’y a pas de rivières qui se jettent dans la mer Rouge, lesquelles apportent généralement des particules de sable et troublent l’eau.

Au fond du réservoir, une véritable collection de musée s’est constituée au cours de la longue histoire de l’exploration de la mer Rouge. Les chasseurs d’aventure peuvent y voir les vestiges de navires engloutis (parmi les « pièces à conviction » les plus célèbres figure le cargo britannique « Thistlegorm », coulé en 1941 à la suite d’un raid aérien allemand).

Quant aux impressions que l’on peut retirer en s’éloignant de la côte pour se rendre au Caire, à Louxor, à Alexandrie et sur le Nil, leur importance ne saurait être surestimée. Dans la péninsule du Sinaï, les objectifs les plus importants sont le mont Moïse et, à ses pieds, le monastère grec de Sainte-Catherine, qui abrite une collection d’icônes orthodoxes anciennes et de manuscrits uniques. Eilat, en Israël, possède le musée maritime le plus riche, avec de grands aquariums, dont un aquarium de haute mer. Tout comme Eilat, Aqaba, la ville jordanienne voisine, est une zone franche, et on y trouve également un aquarium, mais plus modeste. La forteresse mamelouke du XVIe siècle et l’île du Pharaon avec la forteresse de Saladin sont les curiosités les plus intéressantes. Sur la côte, le plus grand drapeau du monde, symbole de la révolution jordanienne, flotte sur 60 mètres sur 30, sur un mât de 134 mètres de haut.

L’écologie

Au XXIe siècle, la biosphère unique de la mer Rouge est menacée. Elle est de plus en plus polluée. Il ne s’agit pas de l’écoulement de produits chimiques nocifs, mais de déchets ménagers en plastique, qui sont déversés en grandes quantités par les navires de passage. Ainsi, les rivages sont souvent jonchés de déchets qui constituent une menace sérieuse pour la plupart des habitants de la mer Rouge.

Le tourisme a également un impact important sur l’équilibre du monde sous-marin. C’est particulièrement vrai pour les récifs coralliens. En effet, le moindre contact avec la coquille protectrice du corail peut entraîner sa mort. Les guides instruisent généralement les touristes, mais il est impossible de suivre tout le monde, et les « jardins » coralliens de la mer Rouge, d’une beauté enchanteresse, risquent un jour de disparaître. Les dommages causés aux récifs coralliens sont passibles de lourdes amendes. Mais leur principale protection réside dans le comportement civilisé de tous ceux qui viennent ici pour se détendre et recueillir des impressions.


Informations générales

  • Mer intérieure de l’océan Indien.
  • Pays du bassin : Egypte, Soudan, Erythrée, Yémen, Arabie Saoudite, Jordanie, Israël, Djibouti.
  • Îles et archipels : Kamaran, Tiran, Harmil, Dahlak, Farsan, Hanish.
  • Ports importants : Aqaba (Jordanie), Eilat (Israël), Massawa (Érythrée), Port-Soudan (Soudan), Jeddah (Arabie Saoudite), Suez (Égypte).
  • Superficie : 438 000 km2.
  • Longueur maximale : 2 250 kilomètres.
  • Largeur maximale : 335 kilomètres.
  • Volume : 233 000 km3.
  • Profondeur : jusqu’à 2 211 mètres.
  • Profondeur moyenne : 490 mètres.
  • Salinité : 40-60 %.

Climat et météo

  • L’une des mers les plus chaudes de la planète (la température de l’eau est supérieure à +20ºC tout au long de l’année).
  • Température moyenne en hiver : +22,5ºC.
  • Température estivale : jusqu’à +40ºC.

Économie

  • L’une des principales artères maritimes du transport international dans le monde.
  • Pêche.
  • Services : tourisme (stations balnéaires, plongée).

Attractions

  • Péninsule du Sinaï (Égypte) ;
  • Eilat (Israël) : musée maritime ;
  • Aqaba (Jordanie) : Aquarium marin, forteresse mamelouke, île du Pharaon avec la forteresse de Saladzin ;
  • Réserve marine nationale de Ras Mohammed (Égypte) ;
  • Récifs coralliens.

Faits amusants

  • Il existe un grand nombre de versions sur l’origine du nom de la mer Rouge. L’une des principales explique l’apparition d’un tel nom de manière très simple : sur le fond marin se trouvent des algues bleues qui, en s’estompant, prennent une couleur rougeâtre.
  • On pense que sous la légendaire mer biblique, dont les vagues se sont séparées devant Moïse, puis se sont à nouveau affrontées, ruinant le peuple juif poursuivi par les Égyptiens, se trouvait la mer Rouge.
  • La mer Rouge est sujette à une forte évaporation. Aucun fleuve ne s’y jette, mais le faible nombre de sources d’eau ne conduit pas à l’assèchement de la mer : le volume d’eau provenant du golfe d’Aden est largement suffisant pour reconstituer les réserves d’eau perdues.
  • Les premières tentatives pour créer un débouché supplémentaire à la mer Rouge ont été faites par les Égyptiens au IIe millénaire avant J.-C. Un ouvrage a alors été construit pour relier la mer Rouge au Nil. Ce canal a servi pendant assez longtemps, mais en 776, pendant la période où l’Égypte a succombé aux Arabes, il a été rasé, car il interférait avec la politique commerciale des domaines arabes. Bien qu’il y ait eu par la suite des plans pour redonner vie au canal, ce projet ne s’est jamais concrétisé.
  • Face à la menace de pollution de la mer Rouge, le gouvernement égyptien a décidé de prendre des mesures pour protéger cet objet naturel unique, dont dépend en grande partie le bien-être économique du pays. Il est notamment prévu d’organiser régulièrement des campagnes de ramassage des déchets au fond de la mer (des volontaires ayant une expérience de la plongée sont invités à cet effet).
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